in ,

Cameroun/Dialogue Citoyen sur le C2D : Craintes et satisfaction de la société civile et des populations bénéficiaires

Dans le cadre de la coopération Cameroun-France, la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette(PFIAD) a organisé la dixième édition du Dialogue Citoyen sur le C2D le 22 mai 2024 à Yaoundé. Au centre des travaux, l’état de la mise en œuvre de ce Contrat de Désendettement et de Développement au Cameroun. Même si les parties prenantes affichent leur satisfaction, l’Etat du Cameroun est interpellé sur la capitalisation des acquis. De peur de régresser. Ce qu’il faut savoir.

Le C2D, Contrat de Désendettement et de Développement, est un outil qui permet de reconvertir la dette de certains pays. Il constitue le principal volet bilatéral additionnel français de l’initiative PPTE d’allègement de la dette des pays en développement.

Au Cameroun, la société civile est impliquée dans sa mise en œuvre à travers sa présence dans les instances de concertation  telles, le comité  d’orientation stratégique(COS) et le Comité Technique Bilatéral(CTB), et par le Suivi Indépendant  du C2D dans les 10 régions depuis 2007.

Fidèle à son engagement  d’institutionnaliser cet espace d’information, d’échanges et de partage d’expérience entre toutes les parties prenantes de la mise en œuvre  du C2D, et de le tenir au lendemain de toutes les sessions du COS/C2D, depuis le 1er  novembre 2012 à l’issue des travaux de la première session du Dialogue Citoyen, la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette(PFIAD) a ainsi organisé la dixième édition du « Dialogue Citoyen sur le C2D au Cameroun » le 22 mai 2024 à l’hôtel Jouvence International à Yaoundé.

Il était question de poursuivre les échanges sur le 3è C2D, de jeter un regard sur la mise en œuvre  des différents projets et programmes financés sur fonds C2D, et de présenter les perspectives du projet du Suivi Indépendant par la Société Civile.

Le principal objectif de cette édition était donc de permettre à toutes les parties prenantes  de la mise en œuvre du C2D(les maîtres d’ouvrages de tous bords) d’échanger avec les représentants  de la société civile et les hommes de médias aussi bien sur leurs activités que sur les perspectives d’avenir pour plus d’efficacité  dans la mise en œuvre  du C2D au Cameroun.

En outre, il était question au cours de cette rencontre de Partager le suivi indépendant avec les différents partenaires ; obtenir des représentants des différentes cellules C2D, les informations actualisés  sur l’état  de mise en œuvre  du C2D dans leurs secteurs respectifs ;  échanger avec les parties prenantes institutionnelles du C2D sur les perspectives du C2D et contribuer à une meilleure  compréhension et une plus grande visibilité du C2D.

C’est Jean Marc Bikoko, le Coordonnateur général de la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette(PFIAD) qui ouvert les travaux  avec en prime un rappel des objectifs du Dialogue Citoyen sur le C2D. Ensuite l’on a eu droit à la présentation de la synthèse des travaux du COS/C2D suivie des échanges.

Autre temps fort de cette activité, la présentation du Suivi Indépendant du C2D, la présentation des exposés des représentants des Cellules Sectorielles Ministérielles et Programmes C2D. Des échanges riches qui s’en ont suivi ont permis aux participants d’être édifiés sur la mise en œuvre du C2D au Cameroun.

Jean Marc Bikoko au centre, pendant les travaux.

« Le C2D s’avère être un instrument que s’il n’avait pas existé qu’il fallait créer parce qu’il a au moins permis à ce qu’on récupère les milliards de francs qui avaient été empruntés sans qu’on ne sache ce que à quoi ça avait servi… » a déclaré Jean Marc Bikoko qui se réjouit des retombées de la mise en œuvre d C2D dont les financements ont permis de réaliser des ouvrages et de former des jeunes pour le développement du Cameroun. Aussi, l’implication de la société civile dans sa mise en œuvre est « une valeur ajoutée qui conforte le contrôle citoyen de l’action publique par les populations  car la démocratie c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple » poursuit-il.

Il faut rappeler que le C2D finit en 2025. Plusieurs programmes sont même arrivés à leur terme. Mais à cause de la crise du Covid19, il est question de rattraper les deux années où le remboursement de la dette a été suspendu.  « On va rattraper les deux ans pour rembourser la dette qui avait été suspendue et cet argent va permette de financer encore quelques projets jusqu’en 2027 et le C2D va arriver en 2028 et c’est ces discussions là qui sont en cours pour mette en place une mécanique de finalisation cela sera adossé sur un avenant de contrat C2D 3 qui arrive à son terme en 2025 » explique Jean Marc Bikoko, le Coordonnateur général de la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette(PFIAD).

Inquiétudes et satisfaction.

La partie française est satisfaite de la mise en œuvre du C2D au Cameroun. «  elle est satisfaite parce que vue les éloges des populations sur le terrain, vous avez vu l’Ambassadeur lui-même faire le tour du pays , pour s’assurer que les populations sont entrain de corroborer aux déclarations qui sont faites dans les rapports mais les plus satisfaits c’est les camerounais eux-mêmes parce que beaucoup ont touché du doigt, plus de 30.000 enseignants ont été intégrés dans la fonction publique , beaucoup de régions ont connu des infrastructures qu’elles n’avaient pas » déclare avec satisfaction Jean Marc Bikoko.

Cependant, « il reste au Cameroun maintenant de capitaliser ce qui a été fait par le C2D, pour qu’au lieu de régresser qu’on continue comme vous l’avez appris par AFOP qui estime que depuis qu’ils sont arrivés à la fin en octobre, jusqu’à présent  ils  ne savent pas quoi faire. Les infrastructures sont bloquées, le personnel est là sans perspective justement ce que nous n’avons pas voulu. Il faut qu’il y ait une continuité qu’après le C2D que l’Etat du Cameroun prenne en main ce qui a été mis en place par le C2D » conseille M. Bikoko.

L’on a noté au cours de ces travaux, la présence des représentants des Cellules en programmes C2D, de la coopération française, du STADE/C2D, des Organisations de la Société Civile du Cameroun et de la France, des populations bénéficiaires et des médias.

Ericien Pascal Nguiamba Bibiang

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

Prix  Africain du Leadership en Santé : Yaoundé accueille la deuxième édition du 27 au 29 novembre 2024

Cameroun : Ce que révèle l’« Analyse Citoyenne de la Loi de Finances Initiale 2024 », un Rapport à lire à tout prix