in ,

Cameroun : La Société Civile, nouvel acteur incontournable dans l’amélioration de la gestion des finances publiques

La première édition du Forum national Minfi(Ministère des finances) et les Organisations de la Société Civile Organisé du 27 au 28 octobre 2022 à Yaoundé sous le thème « Réforme de la gestion des finances publiques et bien-être des citoyens dans un contexte de crise multidimensionnelle » en est une parfaite illustration. Ce forum avait pour objectif principal, d’apporter un appui à l’amélioration de la gestion des finances publiques au Cameroun. Les travaux ouverts par le Directeur Général du Budget Cyrille Edou Alo’o, ont été marqués entre autres, par la présentation du Rapport 2022 « CITIZEN LENSES REPORT », le regard citoyen sur la réforme des finances publiques dans un contexte de crise. Zoom sur ce forum et réactions des acteurs de la Société Civile.

Ce forum national d’information et d’échanges des OSC avec le ministère des finances dans le contexte du plan Global de réformes de la gestion des finances publiques(PGRGFP) actualisé pour la période 2022-2023, avait pour objectif d’apporter un appui à l’amélioration  de la gestion des finances publiques ; de manières spécifique, il était question de renforcer la participation citoyenne à l’amélioration de la gestion des Finances Publiques;  de contribuer  à la construction du dialogue Minfi/Société civile ; et enfin de définir les conditions pour l’amélioration des interventions de la sc et de leur impact dans la recherche du bien-être des citoyens.

Ce forum dont les travaux ont été ouverts par le Directeur Général du Budget Cyrille Edou Alo’o, représentant du Ministre des finances, était articulé autour de quatre thématiques à savoir,  la participation citoyenne, préparation et suivi du budget de l’Etat du Cameroun dans un contexte de crise multidimensionnelle ; mobilisation des ressources domestiques en vue de la relance économique post-crise au Cameroun : enjeux et défis pour le bien-être des citoyens ; Endettement public et bien-être  des citoyens : analyse de la dette du Cameroun entre 2006-2022 à la lumière des projets de construction et d’entretien des barrages hydroélectriques; Marché public : quelle efficacité des mesures préférentielles d’attribution des marchés publics pour le bien-être des citoyens affectés par des crises multidimensionnelles.

Le forum a aussi été marqué entre autres, par la présentation du Rapport 2022 « CITIZEN LENSES REPORT », le regard citoyen sur la réforme des finances publiques dans un contexte de crise. Citizen Lenses report est l’outil par lequel la société civile, organisée autour du Groupe de référence sur la transparence des finances publiques, utilise les lentilles citoyennes pour observer et analyser l’action publique en général et le travail de la réforme des finances publiques en particulier. C’est un observatoire permettant de documenter des évidences pour un dialogue efficient et efficace avec les pouvoirs publics.

Satisfaction des acteurs de la Société Civile

Interrogés par Yaoundeinfo.com, des acteurs de la société n’ont pas caché leur satisfaction au terme de ce Forum. Christine ANDELA(photo ci-dessus), Présidente nationale du Collectif des ONG pour la sécurité alimentaire et le Développement Rural (COSADER), Coordinatrice du Groupe de référence de la société civile pour la transparence des finances publiques a indiqué le premier enjeu de ce forum : « C’est le positionnement des organisations de la société civile. La société civile est enfin reconnue comme un acteur dans la construction d’un espace ouvert pour le dialogue entre les citoyens d’un côté et les pouvoirs publics de l’autre… l’enjeu principal a été de nous positionner comme constructeur d’un espace ouvert de dialogue entre les pouvoirs publics et les citoyens » at-elle déclaré avant d’ajouter que ce résultat « c’est une affaire d’endurance, de persévérance, et c’est une affaire aussi d’accompagnement de vous tous parce je retrouve les médias qui nous accompagnent depuis et qui croient en nous. Les médias ont cru en nous et ont pensé que nous étions sérieux depuis le départ et les pouvoirs publics également ont fini par se rendre compte que la société civile était un acteur vraiment avec lequel il faut compter ».

A la question de savoir pourquoi une exposition au cours de ce forum, Madame ANDELA a répondu que cette exposition avait pour objectif de « montrer ce que la société civile fait… cette exposition était importante pour que les gens, comprennent pour que les pouvoirs publics comprennent que nous sommes un véritable laboratoire…on remue les idées on questionne, pas pour faire tomber les gens, mais parce que c’est notre devoir de faire la veille citoyenne sur le travail des pouvoirs publics ». La Coordinatrice du Groupe de référence de la société civile pour la transparence des finances publiques est allée plus loin en émettant le vœu d’avoir « un espace plus ouvert et plus important, par exemple un conseil de la société civile avec les pouvoirs publics ».

Pour André NTOUMBA chargé de programmes au COSADER « ce forum fait partie d’une étape des différents échanges que nous avons avec le Minfi depuis près de 4 ans aujourd’hui, dans le cadre de la réforme des finances publiques. La société civile agit comme quelqu’un qui assure le contrôle de l’action publique au niveau des finances publiques…Le gouvernement a compris qu’on a un message à passer, que ce que nous réclamons c’est pour le bien-être des citoyens. Nos attentes c’est que, nous allons suivre les demandes essentielles que nous avons portées sur la table du gouvernement, des pouvoirs publics, les transformer en plaidoyer pour que dans les jours ou années à venir qu’on puisse influencer les politiques publiques à travers ces demandes essentielles. Donc nos attentes au sortir de ce forum c’est que ces demandes essentielles puissent être adoptées par le gouvernement, les pouvoirs publics pour que ceci puisse avoir un impact plutard sur les citoyens à travers la réforme de la gestion des finances publiques ».

Jean Mballa Mballa, Directeur Exécutif du Centre régional africain pour le développement endogène et Communautaire (CRADEC) a déclaré que ce forum est « la manifestation de la gestion participative des finances publiques. Ceci est je dirai un vœu au niveau du discours politique mais ce premier forum le traduit de manière tout à fait opérationnelle car les organisations de la société civile manifestent leur dynamisme et le ministère des finances traduit l’ouverture du gouvernement pour intégrer, inclure les acteurs de la société civile dans le système de gestion des finances publiques. Il est bien vrai, nous parlons là des reformes, maintenant nous voulons aussi bien voir au niveau de la mise en œuvre de ces reformes si cette participation va être maintenue ». En outre, ajoutera-t-il « nous sommes tout à fait confiant du fait que les organisations de la société civile sont reconnues dans leur rôle de travail au quotidien ,dans leur rôle de participation citoyenne en ce qui concerne la mise en œuvre des politiques publiques particulièrement la gestion des finances publiques au niveau national…nous devons être beaucoup plus vigilant aujourd’hui, pour être beaucoup plus professionnel et traduire un certain nombre de résultats beaucoup plus pratiques qui vont certainement aussi comme je le disais tout à l’heure impacter sur la transparence la redevabilité et la bonne gestion des finances publiques pour le bien-être des populations à la base ».

Jean Marc BIKOKO Coordinateur général de la Plateforme d’information et d’action sur la dette du Cameroun(PFIAD) a relevé que « l’enjeu de ce forum c’est l’inclusivité que le gouvernement est entrain de démontrer ; que le budget n’est pas essentiellement l’affaire des fonctionnaires et des gouvernants mais que c’est une affaire du peuple. Et donc le rôle de la société civile dans ce processus est capital. C’est pour cela que nous avons souhaité à travers un forum comme celui-ci que la société civile ait un échange avec le gouvernement pour que les préoccupations citoyennes soient prises en compte par ceux qui vont élaborer le budget. Et donc, les attentes que nous avons ici c’est aussi bien dans l’élaboration que dans la mise en œuvre et le suivi, que la société civile soit impliquée. Comme le disait tout à l’heure Monsieur le Directeur, nous avons déjà une expérience dans le cadre du C2D où la société civile mène un suivi indépendant qui a montré sa valeur ajoutée. Notre attente c’est vraiment l’implication de la société civile depuis l’élaboration jusqu’au suivi-évaluation ».

Ericien Pascal Nguiamba B

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

Empoisonnement au plomb au Cameroun : Le CREPD interpelle le gouvernement pour faire appliquer la règlementation en vigueur

Médias : Depuis le Canada, CÉDRICK NOUFELE, ancien d’Equinoxe TV, s’adresse à ses confrères camerounais