Le 9 août 2024, le Cameroun célèbre de concert avec la communauté internationale, la 30è édition de la Journée Internationale des populations autochtones sous le thème « La protection des droits des peuples autochtones en situation d’isolement volontaire ou de contact initial ». En écho de la dynamique internationale de protection des droits des populations autochtones, les activités de la célébration au Cameroun sont organisées sous le thème « L’accès à la citoyenneté, un droit fondamental pour les populations autochtones ». Au cours de la 12è session du Comité Intersectoriel de Suivi des Programmes et Projets impliquant les Populations Autochtones Vulnérables(CISPAV), organisée à cet effet mardi 30 juillet 2024 à Yaoundé et présidée par le Ministre des affaires sociales, Pauline Irène NGUENE, il était question d’apprécier le niveau de réalisation de la pleine jouissance des droits dont doit bénéficier cette cible dans le cadre de l’enregistrement des naissances, l’établissement des cartes nationale d’identité, l’inscription au fichier électoral et la préservation de la biodiversité. En savoir davantage.
La thématique choisie par le Cameroun pour cette célébration à savoir « L’accès à la citoyenneté, un droit fondamental pour les populations autochtones », met en exergue les aspects fondamentaux notamment la participation des peuples autochtones à la vie sociale ; leur participation à la vie politique et la participation au développement durable.
Selon, le ministre des affaires sociales Pauline Irène NGUENE « l’accès des peuples autochtones aux services sociaux de base constitue l’un des inducteurs majeurs de leur inclusion sociale. Cette composante de la protection sociale touche essentiellement à l’état civil, notamment l’enregistrement des naissances et à la délivrance des cartes nationales d’identité ; pour lesquels les reformes récemment survenues au Cameroun doivent être généralisées ». Elle a ajouté que « Dans cette perspective, la participation des populations autochtones à la vie politique et aux instances de prise de décisions constitue à la fois une exigence démocratique, un moyen opérationnel d’affirmer leur citoyenneté et une réponse concrète dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard de ces communautés. C’est pourquoi, le gouvernement et ses partenaires entendent poursuivre les efforts engagés pour faciliter leur pleine implication dans le processus électoral, en tant que candidats, électeurs ou agents électoraux ». Selon Halidu Manu, Président de l’association Mboscuda antenne du Centre à Yaoundé, « les difficultés sont énormes surtout en ce qui concerne l’accès à la citoyenneté, l’accès à la terre, le changement climatique qui nous pose énormément de problème. En ce qui concerne l’accès à la citoyenneté l’acte de naissance , les cartes nationales d’identité , il faut avoir la carte d’électeur pour combler son droit citoyen , droit civique. Sans acte de naissance, on ne peut pas avoir la carte et sans carte on ne peut pas avoir aussi la carte d’électeur et on ne peut pas élire celui qu’on veut ».
Pour lui, « les mbororos n’ont pas souvent l’accès facile à la terre. ça engendre des conflits avec les agriculteurs et avec le changement climatique, pendant la saison sèche, les Mbororos sont obligés de se déplacer avec leurs bœufs pour aller chercher là où c’est frais. Il ya eu la multiplication des parcs à travers le pays , surtout à Yoko, dans le parc de Bouba Ndjida, Tibati, ça nous pose beaucoup de problème, des que les bœufs entrent dans ces parcs là les Eco gardes tirent sur les bœufs sans même avertir les propriétaires. C’est le changement climatique qui pousse les gens à aller autour de ces parcs puisque c’est des réserves , où il ya pas beaucoup d’activités humaines. Ce qui fait qu’il ya des herbes fraîches que les bœufs peuvent aller brouter là-bas » explique Halidu Manu. Madame Bouba Acisatou, Executive Director du forum des femmes autochtones du Cameroun (FFA) est allée dans le même sens lors de son intervention face à la presse.
Et s’agissant de la participation au développement durable, les peuples autochtones ont une relation de forte dépendance à la terre et la biodiversité. Ils sont directement impactés par les programmes et projets de conservation, et plus généralement par les restrictions imposées par le dispositif institutionnel de protection de l’environnement. Ce qui appelle des mesures de protection spécifiques.
Le Cameroun ne ménage donc aucun effort pour assurer le bien-être et l’inclusion sociale de ces populations. « La promotion des droits des populations autochtones appelle une diversité d’interventions sectorielles. Il s’agit de mettre en cohérence les principales actions du gouvernement et de ses partenaires afin d’atteindre les résultats planifiés de la politique publique d’inclusion sociale des groupes vulnérables, notamment des populations autochtones » plaide le Ministre des affaires sociales Pauline Irène NGUENE. C’est d’ailleurs l’objectif poursuivi par le Comité intersectoriel de suivi des programmes et projets impliquant les populations autochtones vulnérables(CISPAV) dont les travaux de la 12è session se sont tenus le 30 juillet 2024 à Yaoundé.
En rappel, le CISPAV a pour but d’assurer la coordination, le suivi et l’évaluation de la mouise en ouvre des programmes et projets relatifs à la promotion et à la protection des droits des populations autochtones vulnérables. Il a pour objectif général de créer une synergie des acteurs et des ressources en vue de garantir l’efficacité et l’efficience des interventions en faveur des populations autochtones vulnérables en matière d’accès à la citoyenneté.
Ericien Pascal Nguiamba Bibiang
GIPHY App Key not set. Please check settings