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Le Cameroun sur la voie de la gouvernance carcérale basée sur les droits humains

Le Projet d’appui à une gouvernance carcérale basée sur les droits humains au Cameroun (PAGOC) a été lancé le 26 septembre 2024 à Yaoundé en présence de la représentante de la délégation de l’Union Européenne au Cameroun, de Sandrine Lutun, Directrice Générale de Avocats Sans Frontières France, de Me DAGGA Djatche Sandrine Bergeline, Avocat et représentant ASFF- Bureau Cameroun,  du  Coordonnateur National du RECODH, du représentant de Research Institute  for Development(RIDEV) et du ministère camerounais de la justice. Le projet PAGOC a pour objectif principal de contribuer à la consolidation d’une gouvernance carcérale et judiciaire sensible aux droits humains et à la protection des personnes en détention notamment les détenus les plus vulnérables au Cameroun.

L’initiative prise par le consortium Avocats Sans Frontière France, l’ONG RECODH et RIDEV, ambitionne par le Projet d’appui à une gouvernance carcérale basée sur les droits humains au Cameroun (PAGOC) de mettre en place une dynamique participative et inclusive mobilisant toutes les parties prenantes afin d’améliorer l’accès à la justice des détenus vulnérables ,leurs conditions de détention et leur réinsertion socioprofessionnelle.

De manière spécifique, il s’agit de mettre en place une dynamique participative et inclusive mobilisant toutes les parties prenantes afin d’améliorer l’accès à la justice des personnes détenues vulnérables, leurs conditions de détention, leur réinsertion socioprofessionnelle, d’appliquer effectivement les peines alternatives en vue de réduire la population carcérale.

Le PAGOC s’appuie sur le constat selon lequel il demeure une insuffisance de protection et de défense des droits civils et politiques des personnes privées de liberté. Cela découle de trois causes à savoir le manque de sensibilisation et de connaissances des parties prenantes des instruments juridiques protégeant les personnes privées de liberté ; un recours massif aux peines privatives de liberté contribuant à l’engagement des institutions pénitentiaires et de faibles dispositifs pour la réinsertion des individus ;un cadre juridique encore insuffisant en dépit de plusieurs avancées qui manque notamment d’application de la loi du 12 juillet 2016.

Pour Joseph Désiré ZEBAZE Coordonnateur National du RECODH, les partenaires de mise en œuvre de ce projet sont entre autres, Avocats Sans Frontières France (ASF France), Réseau camerounais des Organisations des Droits de l’Homme(RECODH), et le Research Institute  for Development(RIDEV). Le PAGOC dont la période de mise en œuvre est de 42 mois, du 1er avril 2024 au 30 octobre 2027, bénéficie de l’appui de l’Union européenne au Cameroun et du Barreau de Paris pour la contrepartie.

Ce projet qui ambitionne  d’améliorer la gouvernance carcérale et la promotion des droits humains en faveur des détenus va s’appuyer sur plusieurs groupes que sont les acteurs de la chaine pénale, les autorités publiques, les avocats, les acteurs impliqués dans la protection et la promotion des droits des détenus et les détenus (femmes, enfants et hommes).

Zones d’intervention du PAGOC

L’action proposée va se dérouler dans plusieurs villes directement ciblées à savoir Yaoundé, Douala, Bafoussam, Buea, Bamenda Garoua et Maroua. Les régions de l’Adamaoua, de l’Est et du Sud sont des zones d’intervention indirecte.

Les Axes du PAGOC

Le 1er axe traite du renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale et des avocats pour leur implication et leur capacité dans la défense des droits des détenus. Le 2ème axe se consacre à la prise en charge des détenus et à favoriser l’accès à la justice tout en instaurant un dispositif de réinsertion socioprofessionnelle.

Le 3ème axe vise à établir un groupe de monitoring fonctionnel regroupant les acteurs impliqués dans la promotion et la protection des droits des personnes en détention.

Le 4ème axe porte sur la mise en place d’un dynamique multi-acteur en faveur de l’application des peines alternatives, du désengorgement des prisons et de l’amélioration des conditions de détention.

Bon à savoir, les prisons camerounaises souffrent d’une surpopulation chronique (173% en moyenne) atteignant jusqu’à 500% dans certaines. Cette surpopulation carcérale est due à un fort taux de détention provisoire (58%) dans lequel des détenus attendent parfois leur procès pendant plusieurs années. A cela s’ajoutent les lenteurs judiciaires. Au sein de ces prisons surchargées, les conditions de détention sont souvent très difficiles avec, entre autres, une hygiène précaire, une alimentation insuffisante, un accès problématique à l’eau potable et aux soins médicaux de qualité explique l’équipe du PAGOC.

Yaoundeinfo.com

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